MILSURPS - LES LÉGENDAIRES M-91 SÉRIES P

Salut!
Dans la longue saga des Mosin-Nagant finlandais, une branche présente un intérêt particulier pour les collectionneurs : les séries P.

Dans les premières années de la jeune république finlandaise, les menaces de guerre provenant de la frontière russe ont amené
les Finlandais à chercher des moyens de regarnir rapidement leurs stocks d’armements.
Dans le cas des Mosin-Nagant, deux solutions se présentaient : soit remplacer les canons des armes ou les réparer. Les Finlandais envoyèrent des experts en armes et autres conseillers techniques aux quatre coins de l’Europe afin de trouver des techniques ou des fournisseurs.
Dans l’une de ses visites en Italie, le colonel A.E. Saloranta assista à une démonstration d’un procédé connu plus tard sous le nom de méthode Salerno, qui permettait de retuber des canons usés et qu'il ramena en Finlande.

Cette méthode consistait en un reperçage du canon suivi de l’insertion d’un tube pré-rainuré au bon calibre. Elle fut appliquée sur 13,000 canons russes au dépôt d’armes numéro 1 (AV1) à Helsinki, de 1925 à 1927. Les canons sont marqués P-26 ou P-27 avec, dans la plupart des cas, un  S  (Salerno) estampé au-dessus du numéro de série.

Il faut dire ici que l’idée de retuber les canons ne plaisait pas à tout le monde en Finlande et leur installation en fut stoppée à deux reprises, une fois en 1928 et l’autre en 1930 sur ordre d’un Comité des Armes Finlandaises qui avait déterminé que 85% de ces canons étaient de qualité inférieure ou dangereux.
Cette controverse ne fut levée qu’en 1938 quand une autre commission d’enquête renversa l’arrêté en prouvant que tous ces canons étaient parfaitement viables.

À la suite de cette décision, 8000 de ces canons furent montés sur des actions de 1938 jusqu’en 1940. Ces 8000 canons représentent le gros de la production qui s’éleva à 10,000 au total.
À noter, 1490 canons expérimentaux plus courts destinés au fusil M-91 « Dragoon ». Ces canons sont devenus extrêmement rares aujourd’hui.
Il y eût aussi une production limitée de canons pour les mitrailleuses Maxim Modèle 1905 et 1910, avec moins de 600 produits en arsenal.

L’atteinte à la réputation du Colonel Saloranta ne fût jamais complètement lavée même s’il fût innocenté de toute malversation et finalement compensé en 1950.
Beaucoup de gens dans les milieux politiques finlandais soupçonnent Aimo Lahti, un des plus fameux concepteurs d’armes de ce pays, d’être la source des cancans et autres faussetés qui ont causé les arrêts de production. Lahti, un personnage assez peu amical, aurait causé tous ces problèmes à Saloranta suite à une dispute avec celui-ci (probablement au sujet des modifications non-autorisées sur la mitrailleuse légère Lahti-Saloranta M/26).

Aujourd’hui, les Mosin-Nagant M-91 Série-P sont parmi les plus recherchés par les collectionneurs principalement parce que les chiffres de cette production sont très bas mais aussi parce que beaucoup de ces armes furent détruites en temps de guerre.
Quoique peu fréquent, il arrive que l’on en trouve encore aujourd’hui et ceux-ci peuvent être considérés comme l’une des versions les plus désirables du M-91. Un modèle « Dragoon » avec l’un de ces canons est l’un des Saint-Graals du collectionneur.
Rincez-vous l’œil.



Deux P-27, dont un au canon « blanc ». Un P-26 fini bleu. On distingue l'estampe AV1, de l'arsenal d'Helsinki.









Détail des crosses. L’une d’elles avait une rondelle d’unité. Les rondelles d’unité furent par la suite retirées afin de compliquer l’identification par l’ennemi.





Détails des anneaux de fixation des pare-mains. Anneaux premier modèle.

merci infos très intéressantes! elles sont a toi ces armes?

jfzero0 a écrit:

merci infos très intéressantes! elles sont a toi ces armes?

Oui. J'ai de la veine.
PP.

PP c'est vraiment super. Merci de prendre le temps pour le texte et les photos.

tu devrais ouvrir le PP Museum!!

Tres interessant l'histoire de le série P, et tres belles tes mosins.Pour l'instant j'en possede seulement une,mais j'ai bien l'intention d'ajouter quelques freres et soeurs.Juste la moitié de ta chance et je serai bien content.

Quand je regarde ça jme dis: Maudit comment il fesait pour fabriquer des armes comme ça avec la technologie qui existais dans le temps...ils avaient pas la grosse gamme d'outils performants qu'on a aujourd'hui et surtout pas les machines.. et y devais en travailler une claque ! Asteur un CNC une bille de métal on presse le piton et c'est fini...

j'adore ça très intéressant, merci pp

Comme d'habitude, wow PP

merci PP pour l'histoire, mais une petite question par contre.

si comme tu dit cest canon ons recu un tube a l'interieur, ons dois voire une marque aux bout du canon ???

peut tu les prendre en photos que lons puisse voir de quoi sa lair ??

earbuster007 a écrit:

Quand je regarde ça jme dis: Maudit comment il fesait pour fabriquer des armes comme ça avec la technologie qui existais dans le temps...ils avaient pas la grosse gamme d'outils performants qu'on a aujourd'hui et surtout pas les machines.. et y devais en travailler une claque ! Asteur un CNC une bille de métal on presse le piton et c'est fini...

Oui, mais ils avaient le temps et la main d'oeuvre.
Il suffit de penser que le critère le plus important qui a présidé à l'attribution des contrats de production de Mosin-Nagant à l'étranger sous la commande du Tsar de Russie NicolasII, c'était l'interchangeabilité des pièces critiques du verrou et de l'ensemble canon/action.
L'épreuve consistait à choisir au hasard 10 fusils dans les lots de production, les démonter complètement, mélanger les pièces puis remonter le tout. Les armes étaient ensuite passées à l'examen technique. Tout devait entrer dans les tolérances admises.
Puis le test de tir devait confirmer le tout. Gros programme, hein?!!
Mais le design de l'arme a permis ce prodige.
Si vous examinez le verrou d'un Mosin, vous verrez que la tête est indépendante du reste. Elle flotte, ce qui permet une assise des tenons même si le verrou est laissé assez libre pour éviter les coincements dus à la saleté. Les seuls plans critiques sont situés sur la tête et dans l'action, ceux des tenons et de leur logement.
Même si vous ne disposez que de tours et de fraiseuses, ce pré-requis peut être rempli facilement.
Et c'est ce que Chatellerault, puis Remington et New England Westinghouse ont réussi à faire de la même façon que Sestroyetsk, Tula et Ishevsk l'avaient fait.
PP.

dantiwill a écrit:

merci PP pour l'histoire, mais une petite question par contre.

si comme tu dit cest canon ons recu un tube a l'interieur, ons dois voire une marque aux bout du canon ???

peut tu les prendre en photos que lons puisse voir de quoi sa lair ??

Ce frettage est très difficile à déceler à moins d'un polissage et d'un test à l'acide afin de révéler la ligne de jonction. Parfois on peut quand-même l'apercevoir par la culasse. Mais je n'ai pas envie de faire ça à un de mes petits protégés!
PP.

PerversPépère a écrit:

earbuster007 a écrit:

Quand je regarde ça jme dis: Maudit comment il fesait pour fabriquer des armes comme ça avec la technologie qui existais dans le temps...ils avaient pas la grosse gamme d'outils performants qu'on a aujourd'hui et surtout pas les machines.. et y devais en travailler une claque ! Asteur un CNC une bille de métal on presse le piton et c'est fini...

Oui, mais ils avaient le temps et la main d'oeuvre.
Il suffit de penser que le critère le plus important qui a présidé à l'attribution des contrats de production de Mosin-Nagant à l'étranger sous la commande du Tsar de Russie NicolasII, c'était l'interchangeabilité des pièces critiques du verrou et de l'ensemble canon/action.
L'épreuve consistait à choisir au hasard 10 fusils dans les lots de production, les démonter complètement, mélanger les pièces puis remonter le tout. Les armes étaient ensuite passées à l'examen technique. Tout devait entrer dans les tolérances admises.
Puis le test de tir devait confirmer le tout. Gros programme, hein?!!
Mais le design de l'arme a permis ce prodige.
Si vous examinez le verrou d'un Mosin, vous verrez que la tête est indépendante du reste. Elle flotte, ce qui permet une assise des tenons même si le verrou est laissé assez libre pour éviter les coincements dus à la saleté. Les seuls plans critiques sont situés sur la tête et dans l'action, ceux des tenons et de leur logement.
Même si vous ne disposez que de tours et de fraiseuses, ce pré-requis peut être rempli facilement.
Et c'est ce que Chatellerault, puis Remington et New England Westinghouse ont réussi à faire de la même façon que Sestroyetsk, Tula et Ishevsk l'avaient fait.
PP.

toujour tres interressent a vous lire sur vos connaissances avec les armes melitaires
l'orsque vous mentionner que la tete est independante du reste dans les MOSIN esce un principe semilaire que SAVAGE adopter avec leur bolt head flotante

6.5x284 a écrit:

toujour tres interressent a vous lire sur vos connaissances avec les armes melitaires
l'orsque vous mentionner que la tete est independante du reste dans les MOSIN esce un principe semilaire que SAVAGE adopter avec leur bolt head flotante

C'est tout à fait ça.
Certains diront que c'est une mesure d'économie mais le principe du verrou de Savage est éprouvé depuis... 1892 au moins.
Et je crois qu'ils ont fait la preuve que ça fonctionne.
PP.

Wowowowowowow

Dire que j'étais proche de transformer le mien en batte de cricket!!!

Très interressant merci de partager tes connaissances.

Encore merci PP

PerversPépère a écrit:

Les Finlandais envoyèrent des experts en armes et autres conseillers techniques aux quatre coins de l’Europe afin de trouver des techniques ou des fournisseurs.
Dans l’une de ses visites en Italie, le colonel A.E. Saloranta assista à une démonstration d’un procédé connu plus tard sous le nom de méthode Salerno, qui permettait de retuber des canons usés et qu'il ramena en Finlande.

Cette méthode consistait en un reperçage du canon suivi de l’insertion d’un tube pré-rainuré au bon calibre.

Retuber les canons... Il y a aujourd'hui des armes disponibles avec un tube insérable dans le canon. Ceci permet d'avoir une arme tirant plusieurs calibres. Quel compagnies offrent ces tubes et armes? Ouvert à tous...

PP Ce procédé méthode Salerno, provenant d'Italie, d'oussé que ca provient en Italie et de quissé qui la inventé?

[quote="varoum"

PP Ce procédé méthode Salerno, provenant d'Italie, d'oussé que ca provient en Italie et de quissé qui la inventé?[/quote]

En boutade, je pourrai supposer un monsieur Salerno, hmmm? Mais je vais aller voir qui c'est ce zigue. Je reviens.
PP.

PerversPépère a écrit:

En boutade, je pourrai supposer un monsieur Salerno, hmmm? Mais je vais aller voir qui c'est ce zigue. Je reviens.
PP.

Eh ben, les mecs, j'ai fait chou blanc! tout ce que j'ai trouvé sur recherche "retubage canons procédé Salerno", même en le revirant de tous bords tous côtés, ça a été des trucs du genre "...blonde canon se faisant entuber" etc...
On dirait que le net se soucie plus des acrobaties d'une blonde pulpeuse qui aime se faire "entuber" que des rapports d'armurerie d'un Monsieur Salerno, Italien et ingénieur de son métier.
N'empêche que sa méthode semble pas mal utilisée en Europe dans le frettage de canons anciens ou milsurp pour les convertir à des calibres non-militaires vu les lois idiotes de certains de ces pays.
J'ai vu aussi le cas d'un type qui a fait retuber sa 303 British préférée car son canon était trop usé pour concourir.
J'ai aussi trouvé une annonce de compétitions d'armes anciennes avec un règlement interdisant les canons frettés, probablement pour permettre aux armes originales de rester concurrentielles face aux "vedettes retubées", hin-hin...

J'en connais quelques-unes comme ça qui auraient besoin d'un règlement (ou d'un "remontage de lolos") pour concourir...
PP.

cr***** faut avoir de la patiente et etre passionné pas a peu pres pour reussir a restauré ca comme des neuves.

P.P cest un vrais de vrais !



on est chanceux davoir un P.P musée, et dune bibliotheque comme ca.

merci de partagé tes connaissances avec nous.

onc will

PerversPépère a écrit:

tout ce que j'ai trouvé sur recherche "retubage canons procédé Salerno", même en le revirant de tous bords tous côtés, ça a été des trucs du genre "...blonde canon se faisant entuber" etc...

On veut des preuves...

PerversPépère a écrit:

On dirait que le net se soucie plus des acrobaties d'une blonde pulpeuse qui aime se faire "entuber" que des rapports d'armurerie d'un Monsieur Salerno

I do.

Il y a un gars de la région de Gatineau, au surnom de "Louthepou" qui sévit sur CGN.
Ce gars-là est un vrai passionné de la restauration.
PP.

wow quel encyclopedie ce p.p.....j'en suis renverse.....je veux de toute de mememle site de la blonde pulpeuse...

powder a écrit:

wow quel encyclopedie ce p.p.....j'en suis renversé.....je veux de toute de meme le site de la blonde pulpeuse...

Oh, que non! Je ne tiens pas à me faire épingler pour avoir propagé de la porno parmi les membres de mon forum préféré. Il me déplairait de me retrouver dans le cercle trés "sélect" des Harrison de ce monde!
D'ailleurs, je me suis arrêté aux titres, ce sont souvent des sites-pièges pour vous planter un paquet de saloperies cherchant à faire un zombie de votre ordinateur.
Googlez simplement les mots retuber canon Vous verrez que ce n'est pas de la blague. Et si vous attrapez des cyber-morpions, ne venez pas vous gratter ici!
PP.