Milsurp - Revolver Nagant 1895

Le revolver NAGANT 1895



Éh oui! Encore une arme Russe à mon actif et encore un Milsurp descriptif pour les mangeurs d’armes de surplus militaires.

Je voulais faire quelque chose de mon cru comme intro mais j’ai décidé de prendre celle d’un article tellement bien fait que je le retranscris  dans sa totalité avec quelque ajouts de ma part, glanés ici et là sur le net et dans des lien que notre ami Buffalo m’a fait parvenir.

On commence? C’est parti...

Et encore une arme … atypique ! Une alliance contre nature ; mi chèvre, mi loup aurait dit ma Mère Grand! Eh oui, il y a plus d’un siècle, aussi sérieusement qu’aujourd’hui on se creusait les méninges pour rester dans la compétition internationale! Les débuts de la lutte acharnée pour la survie des entreprises et la fameuse mondialisation ne datent pas d’aujourd’hui !
Alors grimpons dans la machine à remonter le temps et allons voir un peu ce qui se passe à la fin du 19ème siècle en général et quelque part en Belgique en particulier.

Tout d’abord, il faut être bien conscient de cette période charnière pour l’armement individuel léger que représente l’arme de poing tant du point de vue militaire que civil. L’arme de poing jusqu’aux années 1850 est, hormis quelques « poivrières », majoritairement à un coup. Puis vint le fameux « colonel » Samuel Colt qui poussa la puissance de feu du pistolet à 6 coups avec un système à barillet tournant : le pistolet « revolver ».
Ce système tint le haut du panier pendant plus d’un demi-siècle mais il faut bien l’avouer, ce n’était qu’une évolution naturelle de l’arme à un coup à laquelle on avait adjoint en moyenne 6 chambres tournantes. Puis vint en lice dans cette course à la puissance de feu … le pistolet « automatique ». Le dit pistolet automatique mettait en oeuvre un principe bien différend en revenant en quelque sorte aux sources : un canon et une seule chambre ! Oui, mais avec une culasse mobile opérant toute seule le cycle chargement– tir – déchargement.

Une histoire…Belge

A la fin du 19ème siècle, le revolver est à son apogée mais il est toujours affligé de son vice congénital; la
fuite de gaz à la jonction barillet /canon. Ce problème sera bien sur résolu avec l’arrivée du pistolet
automatique. En attendant plusieurs essais furent tentés pour supprimer cette fuite sur les revolvers, dont ceux du liégeois Pieper qui breveta dés 1886 un revolver à joint obturé. Cette arme très en avance possédait un barillet tombant et un extracteur en étoile mais un mécanisme complexe. Pieper en fabriqua quelques centaines en calibre 7,62 aujourd’hui fort rares.
Toujours à Liège, les frères Henri Léon et Emile NAGANT entreprennent dès les années 1890 leurs premières études sur la non déperdition de gaz dans les revolvers et déposent un premier brevet en 1892.



( Les frères Nagant ont fondé la “ Fabrique d’armes Émile et Léon Nagant en 1859 à liège en belgique et ont travaillé sous licence pour la US Remington Compagny, pour l’armée Belge et ont exporté carabines et revolvers dans plusieurs contrées). Ce premier brevet est complété par un deuxième brevet du 17 juin 1895 apportant quelques petits perfectionnements. Ainsi naît le futur Nagant 1985 à … sept coups.

Et une histoire…Russe

Les officiers de l’armée du Tsar Nicolas II étaient encore dotés du gros Smith & Wesson cal 44, précis mais, lourd et encombrant et ce depuis 1871.
Voici un exemple en photo



En pleine modernisation de leur armement, les Russes se tournèrent tout naturellement vers les frères Nagant pour leur nouvelle arme de poing réglementaire. Pourquoi? Parce que les Nagant avaient déjà travaillé pour l’armée Russe en collaboration avec le capitaine Sergei Ivanovich Mosin pour créer le Mosin Nagant 1891. Adopté la même année, il remplaça la carabine à un coup Berdan modèle 1870.

Le revolver des frères Nagant sera adopté par la Russie impériale en 1895 et sa production débutera à Liège en 1898 seulement un peu après le production civile. Dés la fin de 1899, Léon Nagant cède la licence de fabrication aux Russes et la production commence alors à l’arsenal de Tula (Tuljska Gubernija). L’arme est alors fabriquée en simple action et exclusivement réservée aux officiers.



Ce n’est qu’après la Révolution bolchevique que le Nagant sera fabriqué à double action et toujours pour les officiers et les fameux commissaires politiques.
Les premiers 20,000 Nagant furent construits à Liège. Avant l’explosion de la première guerre mondiale, l’armée Impériale Russe avait acquise entre 435,000 et 540,000 Nagant 1895.
Le premier évènement important où le Nagant prit part fut durant la guerre entre la Russie et le Japon en 1904 et 1905. Ce conflit est né d’une rivalité entre Nicholas II Tsar de Russie et Mutsuhito Empreur du Japon. Tous les deux voulaient  fonder un empire Colonial en Chine.
Durant la deuxième guerre mondiale, environ 474,00 furent construits à Tula Small arms Factory. Après 1928, Tula identifia ses Nagant d’une étoile à cinq pointes avec une flèche à l’intérieur.  Durant ce conflit, l’arsenal 622 maintenant connu sous le nom Izhevsk Mekhanichesky Zavod, produisit lui aussi entre 1942 et 1945, pas loin de 95,000 exemplaires de Nagant 1895. En tout, La Russie produisit 1.3 et 1,5 million de ce revolver.
Fait intéressant aussi à noter, environ 75,000 unitées furent produites à Radom pour l’armée Polonaise.
Depuis, il connu de nombreuses années de service et sa production ne cessa qu’à la fin de la seconde guerre mondiale (1945) même après l’adoption du pistolet automatique Tokarev. Réputé pour sa précision, il connu une belle carrière sportive également sous une forme sportérisée avec détente match, poignée orthopédique et organes de visée réglables et bien sur cartouche avec balle de match wad-cutter.
En voici un exemple



Après ce petit tour, je dis petit car il y aurait tellement à dire, regardons ce revolver spécial et unique encore aujourd’hui...

Une arme spéciale

Je pense que pour débuter il serait bon, pour se faire une bonne idée, de comparer avec le principe de revolver que tout le monde connaît. Comme exemple ici, j’ai pris mon Ruger .357 mag mais j’ai choisi d’y insérer des balles de .38 spécial pour bien illustrer la différence entre les 2 armes



Comme on peut le remarquer, la balle est logée en retrait, dans le barillet et attend, en quelque sorte, que le barillet tourne, s’enligne avec le canon et que le percuteur frappe la balle et c’est aussi simple que ça.

Sur le Nagant une grosse différence de principe de fonctionnement est mis en jeu.

Examinons ici, les balles de 7.62 Nagant insérées  dans le barillet du Nagant.



On peut s’apercevoir que l’étui de la balle sort  à l’avant du barillet, à la différence du Ruger, et que le projectile est inséré à l’intérieur de cet étui. Remarquez aussi la pièce cylindrique au centre du barillet. C’est de cet ensemble que découle, en partie, toute l’ingéniosité de cette arme.


7.62 Nagant et .38 spécial

Cool n’est-ce pas? On y reviendra plus tard si vous voulez bien

Un principe unique

À cause de ce principe unique, ce revolver n’aura pas de dispersions des gaz au niveau du barillet. En effet même dans le noir, un observateur placé à coté du tireur ne verra le feu qu’à la sortie du canon seulement. C’est pourquoi ce revolver est le seul modèle à être efficace avec un silencieux. (Éh oui messieurs qui aurait pu penser cela faisable).  Le silencieux était un Bramit silencer du nom de ses inventeurs, les frères Mitin (BRAtia MITiny) Au départ le silencieux était fixé par un système d’attache à la mire avant un peu comme les baïonnettes sur les Mosin 91/30. Plus tard il y eu la version filetée.




Ce principe a bien servi les commissaires Russes dans certains, disons,  nettoyages.  



Pour bien comprendre l’ingéniosité du système, commençons par voir ce qui se passe à l’interne.
Vous vous rappelez que je vous avais dit plus tôt que nous allions revenir sur la munition, et bien nous y sommes. Il faut vraiment la combinaison de cette forme d’étui en du principe de mise à feu pour que la magie s’opère.
Lorsque l’arme est en attente d’un tir elle ressemble à peu près à tous les revolvers du monde.




Regardez l'espace entre le barillet et le canon ainsi que celle entre le percuteur et le barillet



Mais lorsque les chien est activé, que ce soit en simple ou en double action là se révèle la vraie différence.
Regardons ce qui se passe sur les photos suivantes




La pièce entourée d'un carré (la pièce de culasse ou la main) pousse le barillet (qui devient une chambre flottante) vers l'avant pour introduire le bout de la douille dans le canon. C'est là que le joint d'étanchéité se produit. mais cette poussée crée un espace qui est très dangereux pour l'intégrité de l’étui de la douille à l'arrière. C'est pourquoi il y ajout d'une plaque de recul (dans le cercle) qui vient comblé cette espace et vient donner un head space sécuritaire pour la muinition et le tireur. en avançant elle aussi sur le culot de la douille. INGÉNIEUX!!!!




Celà est possible aussi grâce à un cylindre central qui est muni d'un ressort pour permettre le mouvement avant-arrière du barillet




Cette manière de faire à d’autres cotés positifs. Celui d’augmenter la vitesse de 30 mètres/seconde selon certains tests car il devient presque comme un pistolet d’où l’expression mi-chèvre mi-loup de l’introduction. Autre avantage, aucun retour des gaz ne vient salir les chambres voisines.
Et tout ça avec un nombre restreint de pièces mobile. Simple et efficace



Munition
Le calibre est le 7.62X38R. Elle lance un projectile d’environ 98 grains. La vitesse initiale est d’à peu près de 320 m/s. Le calibre 7.62 fut choisi pour simplifier l’outillage de construction de canon d’armes. étant donné que le Mosin M91 était du même calibre. Alors pourquoi ne pas en profiter?

Field strip

Rien de plus simple. Voici un petit vidéo que j'ai trouvé sur youtube qui explique très bien la chose. Remarquez la manière dont il faut sortir les douilles tirées. Une par une à l'aide de la tige d'éjection



Specs
Revolver 7 coups
Poids à vide : 1.75 lbs (.79 Kg)
Longueur     :  9.02 pouces (229 mm)
Canon          :  4.33 pouces (110 mm)
                       4 grooves twist à droite
SA/DA
Mire arrière   :  U-notch usiné à même le frame
Mire avant     : Blade- type

Note: Bien que le calibre 7.62 est un calibre .30, l’intérieur des grooves de ce revolver est de .313 ce qui en fait un calibre .32.


Marquages
Un vidéo sur les différent marquages de différents arsenaux au fil des années



Conclusion

Beau petit revolver assez révolutionnaire pour son époque et même encore aujourd’hui. Je dis petit car c’est vrai. Probablement que les russes avaient des petites mains dans ces temps-là. On a qu’à regarder un TT-33 Russe aussi pour le voir.
Comment ne pas avouer que les frères Nagant étaient des génies? La simplicité de conception et de nettoyage est tout simplement Géniale. Je comprend que les Russes l'aient adopté. Ce revolver était conçu comme s'ils l'avaient pensé eux-même.



Bien voilà. Une autre page d'histoire d'une arme qui a été témoin et acteur de la 2ième guerre mondiale.

Spasibo (спасибо)

Pour ceux que ça intéressent, un vidéo sur le désassemblage complet et simple du Nagant 1895


Bonne Journée!

C'est EXACTEMENT le genre de post qu'on veux dans une sous-section "Base de Connaissance" ( Knowledge base) pour pas qu'il disparaisse avec des nouveaux post

Bravo !

Merci de partager Popymoy. Excellent post !

kohrvarik à tout dit, sauf que ça donne envie d'en avoir un.
comme dab super post popy
as tu tiré avec ?
si oui, quel est ton impression

super ton exposé popy!!!

et belle acquisition!!

merci de partagé!!

Spasibo Bolshoï, Popymoy!

Extrèmement intéressant.

J'avais remarqué dans le vidéo qu'il semblait petit. Je me demandais si c'était le cas ou si le type avait de grandes mains...

Merci de cet exposé sur une arme bien longtemps boudée par les collectionneurs.
PP.

Oui, il est petit. Pour te donner une idée de comparaison, regardes la grip à coté du GP-100



Et non Lavoltiges je n'ai pas eu l'occasion de tirer avec encore. Avec le club de tir ouvert seulement le dimanche en avant-midi en période hivernale et vu que je travaille une fin de semaine sur deux, disons que ça n'adonne pas souvent en hiver avec le chalet et Madame Popymoy qui réclame ma présence aussi

PerversPépère a écrit:

Merci de cet exposé sur une arme bien longtemps boudée par les collectionneurs.
PP.

De rien PP. Pourtant c'est une arme de collection à vraiment considérer comme tel. Elle est unique. Tout comme le TT-33 qui est le premier pistolet semi-auto en URSS, comme le P-38 qui est le premier pistolet de l'histoire en simple et double action avec un décocker.

malade!!! c vraiment le temp que j'Ai mon restreint!!

J'aimerai bien mettre la patte sur une carabine bullpup Faucon-Meunier... la première arme semi-automatique expérimentale militaire à utiliser la configuration Bullpup.
Mais ça ne fait partie que de certains rêves classés "érotique et inavouable"...

est ce possible de faire du rechargement avec ce genre de munitions ?
est ce aussi des amorces Berdan corrosive ?

Bravo pour le milsurp!!!!

Comme toujours, agréable à lire et instructif!!!

Comme toujours très intéressant !! Merci de partager Poppy !!!!



Bleu9mm

lavoltiges a écrit:

est ce possible de faire du rechargement avec ce genre de munitions ?
est ce aussi des amorces Berdan corrosive ?

Oulah!oulah! oulah! (le goûteur de Cléopatre)...
Sais-tu, ça c'est un challenge intéressant! J'imagine qu'une fois les dimensions des douilles bien mesurées, il doit y avoir une cartouche actuelle que l'on peut modifier pour accueillir une balle en plomb de diamètre .32 qui pourrait bien se prêter à cet usage...
Je vous reviens tout de suite...

Poof!!! me revoici! eh oui: croyez-le ou non, il se trouve des braves pour tenter de recharger cette cartouche!
Allez voir là: http://www.realguns.com/archives/130.htm
Pas mal du tout!
PP.

j'adore "le je reviens tout de suite"
non non j'avais pas déjà cette page dans mes favoris car je me suis déjà posé la question folle de recharger un truc de fou à recharger.

je crois qu'à partir de maintenant je vais t'appeler "MERLIN " le gars qu'a toujours une recette pour tout

qu'est ce que je suis pressé d'avoir un kit de rechargement avec une combi et casque de démineur

J'ai trouvé ça en français:

Parmi les étuis de base, il y en a
essentiellement 4 potentiellement
utilisables :
- le .357 maximum, c’est celui qui
offre la meilleure combinaison
épaisseur de parois, épaisseur du
bourrelet (feuillure optimum).
Inconvénients : classé en 4ème catégorie
et très peu répandu. On le rencontre
essentiellement chez les
tireurs à la silhouette métallique, où
il n’est pas vraiment majoritaire.
- le 5,6 x 50 R : calibre de chasse fait
par RWS. Diffusion peut être encore
plus restreinte, coût assez élevé, sur
commande via un armurier auprès
de l’importateur. Avantages : bonne
feuillure, mais parois internes plus
épaisses après transformation.
- le 32-20 WCF dont le gros avantage
est d’être en 5ème catégorie,
d’être bon marché et couramment
disponible! Son seul inconvénient
est sa longueur inférieur à la douille
d’origine, ne permettant pas de
dupliquer le fonctionnement spécifique
de l’arme.
- la .223 Remington : après la .357
maximum, c’est la douille qui offre
le maximum d’intérêt. Son processus
de transformation est quasi identique.
Inconvénients : classée en
1ère catégorie mais sa disponibilité
est assurée sans problèmes sur le
marché français. La cartouche obtenue
donne une feuillure plus importante
demandant certaines précautions.

Pour la poudre

Vihtavuori
N310
N320
N330

Bravo Popymoy trés trés interressent !!!

J'adorre lire sur l'Histoire des armes !!!

Bravo !!! Bravo !!!

lavoltiges a écrit:

je crois qu'à partir de maintenant je vais t'appeler "MERLIN " le gars qu'a toujours une recette pour tout

Hahaha! Tant que ce n'est pas le Merlin de Kaamelott, ça pourra aller!
Rien qu'à lire ses citations... ayoye! http://fr.wikiquote.org/wiki/Kaamelott/Merlin
PP.

Yé drôle en maudit ce Merlin là. Viarge que ça me relaxe quand je regarde cette émission. J,y pense pis je ris

promis je n'avais pas penser à celui la enfin un peu quand même,aujourd'hui on peut pas dire merlin sans penser à kaamelot
mais j’espère franchement du fond du coeur pour toi et les autres au club que tes recettes sont meilleurs que les siennes

lavoltiges a écrit:

promis je n'avais pas penser à celui la enfin un peu quand même,aujourd'hui on peut pas dire merlin sans penser à kaamelot
mais j’espère franchement du fond du coeur pour toi et les autres au club que tes recettes sont meilleurs que les siennes

Oui, car sinon... KABOOMMMM!!!
PP.

Quand je parlais du silencieux

mais, popy nous sommes au Quebec cela est interdit.
te rends tu comptes du danger que peut représenter un silencieux.
tu risquerais de ne pas déranger tes voisins qui par conséquent ne sauraient pas que tu es un dangereux possesseur d'armes à feu.

malade va

bon en même temps ça donne quand même vachement envie

bon je dois être malade aussi

je pense que plutôt que d'acheter du milsurp ,je vais aller voir un psy et lui donner mon argent pour qu'il puisse envoyer ses enfants en vacances.
puisque maintenant, fini les plaisirs qui ne sont pas taxer par la province, ils sont des plaisirs dangereux.

j'ouvre les paris sur une taxe sur les armes à feu (tout les reste c'est du cinéma ils en ont rien à foutre des armes)